Aujourd'hui paraît la fin du récit RolePlay de la faction Darkevil. Merci à ceux qui ont laissé un commentaire ! Ce récit est une version personnelle. En espérant que cette fin vous plaira...
[center]LIVRE SEPTIEME : L'ULTIME COMBAT[/center]
Après des jours d'éprouvante marche je regagnais péniblement la cité des sables. Quand on me vit arriver les grandes portes de roc et de grès s'ouvrirent en coulissant.
«-
Que t'es-t-il arrivé ? » me demanda Hugo en me relevant dans le hall d'entrée.
« -
Les Dynasty sont puissants et déjà prêts à attaquer, et… »
A ce moment l'alarme retentit du haut de toutes les tourelles.
« -
Un intru approche », cria Pik de son poste de garde.
En effet, le baron Pierre, un des grands de Dynasty, s'approchait revêtu de son armure légère d'apparat. Il n'était pas armé. Se plaçant devant les portes, il cria :
« -
Je viens en diplomate. J'ai été invité par votre chef pour parlementer dans votre faction, laissez moi entrer ! Je meurs de soif… »
La porte de la faction s'ouvrit et Pierre s'y engouffra.
« -
Mais qui a ouvert ? », demandais-je.
C'est un ennemi ! »
« -
C'est peut-être Pik ou GamZ, ou Dagevo qui connaît bien les mécanismes. »
Pierre était entré, mais restait bloqué par la grande porte de fer et de bronze, la seconde. Nous nous groupions de l'autre côté, ne sachant que faire en l'absence de Padi, qui était parti commercer à Origine.
« -
Il faut le renvoyer chez lui »
« -
Sans lui donner à boire ? »
« -
Tuons-le, il est seul. »
« -
Il y aurait des représailles ».
« -
Torturons-le pour qu'il nous donne des renseignements. »
-«
Et après on le tue ? »
La conversation s'arrêta soudain. Pik, devant une des vitres de surveillance, avait remarqué quelque chose de louche. Sous l'armure d'apparat quelque chose de bleuté scintillait : du diamant !
« -
Aux armes ! »
A peine l'ordre fut il lancé chez les Darkevil que Pierre, d'un pas leste, regravit quatre à quatre les marches de l'escalier menant vers la surface.
« -
Fermez la grande porte ! »
« -
Trop tard, il est sorti ! »
Et Pierre, galopant, disparu dans la forêt toute proche. On lui donna la chasse sans succès.
Toute la citadelle était baignée d'une macabre inquiétude. Des avant-postes, on rapportait qu'une armée était en marche, droit sur nous. Tandis que le jour baissait et que la lumière du soleil déclinait sur l'horizon, on pouvait apercevoir depuis les tours des lueurs s'affirmer dans le lointain, au milieu des ténèbres qui gagnaient les plaines. Les sables des dunes étaient mouchetés de points lumineux en file, qui avançaient lentement.
Vers minuit, on entendait des battements de tambours. Ils étaient de plus en plus sonores. Dynasty s'approchait. Une heure passa. C'étaient maintenant des cris, des ordres hurlés aux troupes dynastyennes, des tintements d'armures entrechoquées. Ils étaient là, derrières les dunes.
Le lendemain, je pris la décision d'achever les travaux du port, qui n'était pas sécurisé. On s'affairait sur les quais pour les surélever et les rendre inaccessibles au moyen de barricades. C'est alors que, au moment de poser les derniers blocs, du fond des flots qui battaient la digue, on vit apparaître des silhouettes menaçantes. Les Dynasty étaient au grand complet. Ils escaladèrent les quais et submergeaient le port comme une vague furieuse.
« -
Repliez-vous sur les murailles ».
Nous n'étions équipés que d'armures de cuir, nous ne pouvions résister. Ils nous poursuivirent, nous sentions leur souffle dans le dos et les sifflements de leurs épées qui tournoyaient. Mais nous sommes parvenus à franchir les portes avant eux, ralentis qu'ils étaient par leurs lourdes armures de guerre et par les flèches tirées par les archers Koniambo et Pixelsteven, quelque part depuis les tours. Nous nous sommes rués sur les grands coffres de guerre et avons fait face. Dynasty tournait autour de la faction, ils établissaient un siège. Le siège le plus long qu'allait connaître Darkevil.
Durant des jours les tirs furent échangés avec les archers Dynastyens. Ils gravaient les images de nos défenses dans leurs mémoires. Ils cherchaient le moyen d'entrer. Nous ne craignions qu'une chose, c'est qu'ils empêchent Padi, notre chef, de revenir, voire qu'ils le capturent. Aux prix de notre épuisement, nous parvenions à maintenir les Dynasty loin des murailles pendant qu'accompagné des constructeurs nous creusions discrètement un tunnel qui devait déboucher dans la forêt toute proche. De là nous pouvions prendre les Dynasty à revers et les forcer à lever les siège.
En creusant les dernières pelletées qui menaient du tunnel vers la surface, une ombre venue du dehors s'engouffra dans le tunnel. Tous, nous avons dégaîné nos lames de feu.
« -
Ne craignez rien, c'est moi, Padi ! J'étais dissimulé depuis quelques temps dans la forêt et j'ai entendu les coups de pioches ; je vous attendais. Je vous amène des vivres et des armes d'Origine et de nos alliés. »
Ce jour là fut un temps de réjouissance pour tous. Le soir même, ayant remplacé les gardes des tours par des épouvantails, nous avons fait croire aux Dynasty que nous veillions toujours alors que nous étions en train de festoyer autour d'un grand banquet ! A l'issue de celui-ci, Padi prit la parole :
«
Demain les meilleurs Guerriers de Quarth arriveront de l'Est. C'est là qu'il nous faudra faire pression pour faire sauter le verrou de nos ennemis, et… »
Une détonation avait retenti.
« -
Ils attaquent à nouveau !! »
En sortant sur les murailles de la citadelle, nous vîmes alors que les Dynasty avaient pris pied sur le mur d'enceinte et commençaient à fondre sur la ville-basse. Il était minuit.
Padi et Hugo dirigeaient les hommes sur la citadelle, repoussant les échelles que les Dynasty appuyaient sur les remparts. Comment ils avaient pu passer les douves et le mur d'enceinte, nous ne savions. Koniambo et ses hommes étaient dans les tourelles et tiraient nos dernières flèches. Le ciel étoilé s'assombrissait sous les nuées de traits que tiraient Dynasty, une ombre nocturne ponctuée par quelques flèches enflammées. Mgone, sautant par-dessus les murs, engageait le corps à corps dans la ville-basse, depuis laquelle les flammes s'élevaient si haut qu'un vagabond qui serait passé alors par le désert n'aurait vu à la place de la citadelle qu'un immense brasier.
GamZ et moi, avec quelques Guerriers, tentions cependant une sortie par le tunnel. Puis nous nous sommes déployés dans le dos des Dynasty et, après eux, avons repris l'enceinte. Tous, ils étaient entre celle-ci et la citadelle. Les coups pleuvaient sur eux ; nous avions l'avantage.
Mais, tandis que je donnais de dernières instructions, je vis Pierre, des Dynasty se retourner. Il prit l'arc qu'il avait dans le dos, je fis de même, mais il fut plus rapide. Une flèche tirée avec force et précision m'atteignit en pleine poitrine. Je tombais à la renverse par-dessus l'enceinte.
… … …
J'ignore combien de temps je suis resté sur le sol, à moitié mort. Je me rappelle des cris et des flammes qui résonnaient au loin. Les étoiles s'effaçaient pour laisser place au soleil, quand une ombre s'approcha.
« -
Ils viennent m'achever », pensais-je.
« -
Nous sommes les Quarth, vos alliés. Certains des Guerriers sont là aussi. Relève-toi, la bataille n'est pas finie. »
Ils étaient équipés des meilleures et des plus belles armes qu'il m'avait été donné de voir. Au courage, je me mis debout et repris en main mon épée.
La citadelle avait disparu dans une fumée noire au milieu de laquelle on se battait encore. Les constructeurs avaient taillé des ouvertures dans le grès roussi des murs en guise de meurtrières improvisées. En reprenant le tunnel en sens inverse, je suis revenu avec les Quarth au cœur du château. Hugo me raconta ce que nous avions subi :
« -
L'étage des arènes a failli être pris. Ils ont envahi les mines, que nous avons condamnées. Marajade est tombée au combat, la dernière guerrière de Darkevil. »
Les Dynasty étaient partout. Sur les murailles, des duels avaient lieux. On ne pouvait pas même distinguer le visage de l'adversaire ; seuls les émeraudes des armures dynastyennes permettaient de distinguer le frère d'arme de l'ennemi. Les cris des agonisants se mêlaient au fracas des armes.
Au coin d'une tour, une échauffourée avait lieu. Nos guerriers combattaient et avaient fait tomber plusieurs dynastyens, mais semblaient craindre le dernier encore debout. Le roi ! Un sourire narquois toujours accroché aux lèvres, il se défendait avec une ardeur déconcertante. Mais, pris en tenaille par les nôtres, il n'eut d'autre choix que de faire le grand saut depuis la muraille. A cet instant, tous les dynastyens encore debout firent de même.
Soudain, depuis les murailles, un des nôtres cria :
« -
Ils ont disparu ! Volatilisés dans la fumée ! »
« -
Ils doivent craindre les Quarth ! »
« -
Ou ils se sont lassés. »
Le silence régnait enfin. On ramassa les blessés éparpillés dans la citadelle. L'heure était aux gémissements. On pleurait les morts.
Gizmo entreprit alors de sortir du château. Mais à peine il avait passé la porte que, des derniers nuages de fumée grise, les Dynasty sortirent. Ils sautaient des tourelles sur les murailles pour tenter de franchir l'entrée avant qu'elle ne se referme. Koniambo rentra en hâte, et tous nous nous sommes rués sur les battants de la porte pour les retenir. Les Dynasty assénaient des coups de bélier en hurlant en rythme :
En ces lieux ***tre seigneurie
Par ***emps s'inscrit notr***Dynasty !...
Alors de toutes nos forces, avec les Quarth, nous avons fermé les battants, et une partie d'entre nous repris le tunnel et pris les Dynasty à revers. Avec l'énergie du désespoir, nous fondions sur eux. Surpris, découragés par notre résistance, ils lâchèrent prise et laissèrent libres les murailles. En hâte ils repartirent, comme ils étaient venus : dans les flots sombres de l'océan.
A Origine, le vieillard aveugle s'était remis de son coup de chaise et chantait de nouveau. Et cette fois, tous l'écoutaient car il racontait une grande guerre :
Par le feu et les larmes,
Par le sang et les armes,
Par Dynasty et ses guerriers,
Darkevil a brûlé,
Darkevil a souffert,
Darkevil a rouvert
Les portes de la guerre,
Les portes du passé ;
Darkevil a résisté !
Ici se ferme le septième et dernier livre de l'épopée Darkevil.