HelloMinecraft

    Tout s’annonçait pour le mieux. Les utilisateurs d’HelloMinecraft avaient rejoints un chat en ligne sur un site Internet, créé spécialement par Vicieux pour l’occasion, et dialoguaient avec les Anonymous comme si de rien n’était. Alors, le chef des Anonymous francophone prit la parole. Il dit qu’ils faisaient cette action pour empêcher un pirate d’atteindre d’autres baies de serveur uniquement, mais qu’il ne fallait en aucun cas télécharger un quelconque fichier de l’ordinateur du pirate. Il envoya aux HelloMinecraftiens un programme, qui, après appuie sur un bouton, envoyait sans cesse des requêtes sur le serveur, ainsi qu’un VPN, pour cammoufler leurs IPs. Il demanda également à ses Anons de ne pas y aller mollement, de sélectionner les plus puissants de leurs Threads, de lancer plusieurs attaques en même temps lors de l’opération.

    Les Anons acquiescèrent, et commencèrent la configuration de leurs logiciels. Tout le monde retenait son souffle. L’attaque était prévue à 20H47 précises, heure Windows française. Vicieux égrena un compte à rebours, sur un ton qui laissait sentir que ce n’était pas sa plus grosse attaque :
- 20H56 et 30 secondes.

    Pour ORelio, les secondes semblaient durer des heures. Il se demandait ce qu’il se passerait lorsqu’il allait appuyer sur ce bouton. Son ordinateur allait-il ramer ? Et si il lançait le programme avant ? Cela ne pourrait pas faire de mal, il serait juste le premier à avoir attaqué.
- 20H56 et 40 secondes. Tenez-vous prêts !

    ORelio allait cliquer, mais il se retint juste à temps. Si le hackeur recevait un ping avant, il aurait le temps de se protéger, et l’attaque groupée deviendrait alors inutile. Mais est-ce que tout le monde le savait ? Quelqu’un n’allait-il pas par mégarde ou pour le fun lancer son programme en avance ?
- Plus que 10 secondes !

    ORelio repensa alors aux derniers mots du pirate.
‘’Et si vous restiez coincés sur ces ruines ?’’ Cela pouvait tout dire, et rien à la fois. Pourquoi avait-il tué le Jean-Kévin, si il voulait pirater le serveur ? Cela ne rimait à rien.
- Non, rien de logique, dit ORelio. Rien de logique.

    Mais il s’agissait tout de même d’un hackeur qui savait ce qu’il faisait, il connaissait les failles des systèmes, et les méthodes pour les utiliser.
- 5 secondes !

    L’attaque allait commencer. Que pouvait-il faire d’autre ? Tout d’un coup, une idée lui vint.
- 4 !

    Une idée qu’il réfuta tout d’abord, mais qui s’imposa dans son esprit, telle une obsession.
- 3 !

    Et si le hackeur avait prévu cette attaque ? Et si il s’était protégé ?
- 2 !

    ORelio ne pouvait pas laisser courir ce risque à tout ce monde.
- 1 !

    Alors, il cria, en même temps que Vicieux :
- NON !
- 0 !

    Partout en France, en Suisse, en Belgique, au Québec, et dans les pays des Anons présents, un clic résona. Le clic de la libération ? ORelio ne pouvait y croire. Un doute subsistait. Un doute, qu’il ne pouvait ignorer. Un doute qui allait peut-être coûter des milliers d’euros en réparation pour tous ces internautes. ORelio n’avait pas cliqué.